LE DERNIER MENTEUR

TOUT LE MONDE MENT MAIS TOUT LE MONDE PREND POUR DU CASH
CE QUE TOUT LE MONDE PRÉTEND
TOUT LE MONDE MAINTENANT CACHE UN SQUELETTE DANS LE PLACARD
UN MACCHABÉ DANS L’ÉTANG, UN SECRET PESANT QUI SENT LE CALMAR
AGGRAVÉ PAR LES ANS, UNE LÉSION L’SOIR NOUS DÉVORANT
QUI NOUS FAIS VOIR LA VIE PAR UN MIROIR DÉFORMANT
COMMENT CROIRE À L’HISTOIRE DE LA BELLE AUX BOIS DORMANT
S’ENTENDRE DIRE J’TAIME TELLEMENT FORT
QUAND SOUVENT ON SE DEMANDE SEULEMENT SI ON S’AIME ENCORE
J’PENSE PAS QU’ON NAIT MENTEUR MAIS TOUT LE MONDE A LE TALENT
NOS PARENTS SONT NOS VRAIS MENTORS, APRÈS EN CLASSE
ON APPREND À DEVENIR VRAIMENT FORT
LE TEMPS PASSE, LE BOSS REMPLACE LE PROF
PIS LES ALIBIS DE RETARDS VALENT MAINTENANT DES MÉDAILLES EN OR
POUR MEILLEUR IMPROVISATION D’AILLEURS C’EST MIEUX
QU’UNE NÉGOTIATION AVEC SA CONSCIENCE EN SCÉANCE
DE PROCRASTINATION, Y’A TROP D’OSTINATION
D’ESTIMATIONS, NOS CROYANCES DES SPÉCULATIONS
C’POUR ÇA QU’ON CROIT À LA VOYANCE PIS QU’ON VIT PAR PROCURATION



J’L’AVOUE J’SUIS MENTEUR
UN GLANDEUR INVENTANT MES MOMENTS DE SPLENDEUR
ARRACHEUR DE DENTS AMATEUR ET FLAMBEUR
VENDEUR DE CARPETTE, DEVANT UNE VIE IMPARFAITE
J’PRENDS PEUR, J’INTERPRÈTE LES TEMPS MORTS
AVEC MA FOLIE DES GRANDEURS
VANTARD ET POLYGAME, J’SUIS LE PRINCE DES ARNAQUEURS
QUI DÉTRAQUE LE POLYGRAPHE, PERSONNE ME PINCE
À PART LA PEUR
ON DÉTECTE PAS QUE J’AI TOUJOURS LES BEST EXCUSES
MES RUSES SONT POLYMORPHES, PARCE QUE JE DÉTESTE
ÇA QUE MES PRÉTEXTES S’USENT
J’OUVRE LES ÉCLUSES, J’ÉTONNE ET DÉCONNE
SI ON ME DONNE DU LOUSSE
J’M’AMUSE À TES DÉPENDS J’ABUSE
J’SUIS L’HOMME QUI A VU L’HOMME QUI A VU L’OURS
CALCULATEUR, COPULATEUR POPULISTE
FABULATEUR AUX TROMPE-L’ŒIL À L’ÉPREUVE DES OCCULISTES
ON S’EN CALISSE, Y’A RIEN DE VRAI TOUT EST RELATIF
PAR ALLÉGORIE, QUAND LES PETITS GRÉGORY REJAILLISSENT
JE ME TIENS PRÊT À PRENDRE MON TROU
MES JAMBES À MON COU POUR QU’ON PERDE MA PISTE


REFRAIN :
QUAND JE COMPTE DES PIPES, J’COMBLE DES PITS
J’INVENTE DES HISTOIRES PIS JE ME TROMPE DANS LES SUITES
ON EST TOUTE DES ACTEURS QUI IMPROVISENT NOS LIGNES
QUI SAVENT PAS LE SCRIPT PAR CŒUR
PENDANT QU’ILS PRODUISENT LE FILM (X2)

QUAND ON SIMULE UN VIRUS UNE INFECTION AU SINUS
POUR FAIRE DÉFÉCTION, ON EN FAIT TROP
BRIS DE MÉTRO, PANNE DE BUS, ACCIDENT À L’INTERSECTION
DANS LA QUÊTE DE VÉRITÉ ON DOIT CAPITULER
DEVANT LA SOMME DES DIVERSIONS
POUR VÉRIFIÉ, FAUT VOIR QUE LA MÊME HISTOIRE
RÉCAPITULÉE PAR DIX PERSONNES DONNE DIX VERSIONS
HABITUÉ AUX INDISCRÉTION ON INSISTE POUR DÉLIER LES LANGUES
PILLER LES BANQUES DE DONNÉES
ÉTONNÉ QUE LA RUMEUR SE PROPAGE COMME UNE INFECTION
C’QUI FAIS LE PLUS PEUR, C’EST QU’ON AVALE
TOUTE LE MÊME POTAGE SANS DISTINCTION
LA PAROLE PRISE EN OTAGE ON RISQUE L’EXTINCTION DE LA CONSIENCE
ON FRAUDE, ON FRÔLE LE NAUFRAGE
ON FRISE L’ÉVICTION DE LA CONFIANCE
ON SE DIT ACCOMPLI MAIS NOS VIES MANQUE D’ACTION
FAIS QU’ON COMPENSE, ON PREND DES RACCOURÇIS
ON CONDENSE, ON EXAGÈRE AU DOUBLE
TOUTE DES MAÎTRES-NAGEURS MÊME SI LES EAUX TROUBLES
SONT DENSES, ON DOUTE EN DOUCE
MAIS PEU DE GENS RECONAISSENT LES APPARENCES TROMPEUSES
OU ON EN EST TOUTE À S’EN FOUTRE D’AVANCE
QUE LES PROMESSES QU’ON LANCE SONT CREUSES

J’FAIS POUSSER DES CORNES À MES DÉMONS
J’SUIS L’HOMME-CAMÉLÉON, L’NÉO-PINNOCHIO
LES BATEAUX JE LES MONTE PLUS, JE LES PILOTE, YO
J’AI PLEIN MON CUL D’UNE VIE DÉLIMITÉE PAR LES DEMI-VÉRITÉS
ET LES FAUSSE PROMESSES, MES FAUTES COMMISES
FAUT QUE JE LES CORRIGE POUR ÉVITER
QUE LES AUTRES LES CONNAISSENT
QUAND JE ME CONFESSE J’TROUVE LE CURÉ À CHIER
QU’IL RECONNAISSE PAS QUE J’AI SOUILLÉ MÊME MES JURÉ-CRACHÉS
ASSURÉ DE CACHER TEL MENSONGE TELLEMENT SOMBRE
QU’AU FOND DU STYX LA PEINE M’ENFONCE
J’CONSTIPE DE FAÇON PLUS QUE SPORADIQUE MA CAGE THORACIQUE
SE CONSTRICTE SOUS UNE GAINE EN BRONZE
JUSQUE DANS TOMBE J’PAIE LE COÛT DE MENTERIES SANS PRIX
TRANSI PAR LE DÉGOUT DES GENS QUI ONT PRIS MES ONT-DITS
SANS TRI, MES FABLES C’EST JUSTE L’ENVIE
D’UN TYPE SINISTRE SANS VIE
EST-CE UN SI MÉCHANT DÉLIT DE METTRE UN PEU DE GLAÇAGE
SUR LES PASSAGES QUE J’EMBELLIE
C’PAS DE MA FAUTE : ÇA ME DISTRAIT
J’SUIS TELLEMENT DOPE, J’CRÉE MÊME À MES PIPES
J’AVALE LES PLUS GROSSES, COMME PENSER QUE LES AUTRES
DISENT VRAIS